En 2011, la situation du secteur de l’électricité de la Côte d’ivoire était caractérisée par des ouvrages du réseau en limite de capacité, un déficit de production d’électricité et un déficit financier important. La marge disponible en termes de capacités de production s’est progressivement réduite et la probabilité de perte de charge (LOLP) qui est une image de l’inadéquation entre les moyens de production disponibles et le niveau de demande était très élevée (1000h/an). De plus, le parc de production avait une forte domination thermique et s’était éloigné de la stratégie de parc équilibré préconisant un maximum de 60% d’énergie d’une seule origine. Les ouvrages de distribution voyaient ainsi leur capacité dépassée au niveau du réseau HTA et des postes sources avec pour conséquence des difficultés de reprise de toute la charge en cas d’incidents sur un tronçon de réseau, la dégradation de la qualité du produit et le fonctionnement des ouvrages hors de l’optimum économique. L’absence d’infrastructures de secours imposait une interruption de la clientèle en cas de maintenance.
De plus le système de téléconduite souffrait de nombreuses faiblesses, l’obsolescence de la majorité des équipements primaires, la capacité des supports de transmissions essentiellement composées d’équipements de CPLs analogiques, le faible taux de disponibilité et de fiabilité des données échangées, l’absence d’échanges avec les IPP, les fournisseurs de gaz.
Le réseau de distribution était très faiblement équipé en moyen de téléconduite (10 postes de réflexion à Abidjan et aucun poste de distribution publique. En outre la téléconduite des réseaux HTB et HTA repose sur la même plateforme matérielle au niveau dispatching, et l’acquisition des données pour les niveaux de tension HTB et HTA dans les postes HTB repose sur le même RTU. Enfin, il faut noter la multiplicité de systèmes d’acquisition de données (RTU, CCN) en fonctionnement dans certains postes HTB.
Le Temps Moyen de Coupure (TMC) global y compris les événements exceptionnels du réseau électrique est passé de 13h en 2000 à 47h en 2011. Le rendement global du réseau électrique était de 71,3% en 2011. Toutes ces contraintes sur les infrastructures du réseau de distribution ont eu pour impact un taux élevé de pertes techniques HTA et BTA d’environ 7% en 2011. A cela s’ajoutent les pertes non techniques, essentiellement imputables à la fraude, qui s’élevaient à 22% en 2011.
Le nombre de localités électrifiées à fin décembre 2011 était de 2877 sur un nombre total de localités de 8 519. Le taux de couverture et le taux d’accès étaient respectivement de 33% et 74% à 2011.
Sur la période 2011-2020, plusieurs projets au niveau de la production ont été mis en œuvre pour une capacité additionnelle de 838 MW avec un cout d’investissement estimé à 800 Milliards de FCFA. On peut noter :
Sur la période 2011-2020, la mise en œuvre de ces investissements a permis, de construire 20 postes HTB et environ 2 419 km de lignes haute tension associées. Le montant des investissements engagés sur la période est estimé à environ 1000 Milliards de FCFA.
Les projets réalisés ont amélioré la qualité de la fourniture de l’électricité par la :
Sur la période 2011-2020, plusieurs projets ont été réalisés dans le cadre de la mise à niveau du réseau électrique. Le montant des investissements engagés sur la période est estimé à environ 215 Milliards de FCFA.
Ainsi sur la période 2011 à 2020, près de 163 départs HTA, 6 089 postes HTA/BT et 7 279 km de ligne HTA ont été réalisés.
Sur la période 2011-2020, plusieurs projets ont été réalisés dans le cadre de la modernisation de la conduite du réseau électrique. Le montant des investissements engagés sur la période est estimé à environ 75 Milliards de FCFA.
Un financement a été obtenu avec l’Union Européenne pour la construction d’un dispatching supplémentaire à Yamoussoukro et la modernisation de la conduite des réseaux HTA d'Abidjan, de Bouaké et de San Pedro.
A Abidjan, des travaux de renforcement de la boucle optique ont été réalisés. De plus, les nouveaux projets transport et distribution réalisés sur la période 2011-2020 ont systématiquement intégrés la nouvelle architecture recommandée par le PDAT.
Ainsi, le kilomètre de fibre optique est passé de 121 km en 2011 à 2 510 km en 2020 soit plus de 2 389 km additionnel. Le Nombre de poste HTB télécommandé est passé de 45 postes en 2011 à 66 postes en 2020.
On note également la modernisation de la conduite du réseau de distribution avec un accroissement des postes et des départs HTA télécommandés couplés à l’installation d’interrupteurs aériens télécommandés et de détecteurs de défaut communicants.
Le nombre de localités électrifiées à fin 2011 s’élevait à 2 847 pour un nombre total de 8 518 localités soit un Taux de couverture de 33% et un Taux d’accès de 74%. Le gouvernement a donc pris des engagements fermes pour électrifier à l’horizon 2020-2025 toutes les localités de la Côte d’Ivoire grâce à deux (2) outils :
A fin 2020, la mise en œuvre du PRONER, a permis d’électrifier 6 861 localités sur 8 518 dont 921 localités en 2019 et 1 002 localités en 2020, faisant passer le taux de couverture de 33,3% à fin 2011 à 80,5% en 2020 soit plus de 47 points en seulement neuf (9). Sur la période 2011-2020, ce sont environ 4 029 localités qui ont été engagées.
Le PEPT lancé le 25 octobre 2014 a permis de réaliser près de 1 100 000 branchements PEPT de 2014 à décembre 2020. Ainsi, le taux d’accès est passé de 74% en 2011 à 98% en 2020.
Le coût de l’électrification des 4 029 localités est estimé à environ 375 Milliards de FCFA. Le détail des projets réalisés est présenté en annexe 2.16 à 2.17 du présent document
La capacité installée du parc de production d’électricité à fin décembre 2020 est de 2 229 MW répartie entre les sept centrales hydroélectriques d’une capacité totale de 879 MW (soit 39%) et quatre centrales thermiques d’une capacité totale de 1 350 MW (soit 61%). La capacité installée a connu un accroissement 838 MW dont 275 MW en Hydraulique et 563 MW en thermique sur la période 2011-2020.
La pointe nationale de consommation enregistrée à fin décembre 2020 de 1 545 MW enregistrée le 12 mars 2020 à 23h00 est en hausse de 60%.
La Côte d’Ivoire est exportatrice net d’électricité vers le Ghana, le Burkina, le Bénin, le Togo et le Mali. Le niveau des exportations d’électricité en 2020 est de 1 275 GWh contre 615 GWh en 2011 soit une hausse de 107%. Le nombre de localités électrifiées à fin décembre 2020 est de 6 861 sur un nombre total de localités de 8 513.
Le taux d’accès est de 98% en 2020 contre 74% à 2011. Le taux de couverture est de 81% en 2020 en hausse de 48% par rapport à 2011. La qualité de l’électricité fournie en Côte d’Ivoire s’est améliorée en 2020 avec un Temps Moyen de Coupure de 16,4 heures en 2020 contre 47,3 heures en 2011. Le rendement global à fin décembre 2020 est de 83,7% en hausse de 12,4 points par rapport à la même période de 2011 (71,3%).
Le nombre de postes HTB a augmenté de 23 de 2011 à 2020. La longueur totale des lignes HTB a augmenté de 2451 km de 2011 à 2020. Le nombre total de transformateur HTB a augmenté de 70 de 2011 à 2020.
La longueur totale du réseau HTA a augmenté de 7 279 km de 2011 à 2020. La longueur totale du réseau BT a augmenté de 7 279 km de 2011 à 2020.
En conclusion, la mise en œuvre globale des différents projets sur la période 2011-2020 a permis de :
La période 2021-2030 sera marquée par la poursuite des investissements afin de renforcer le réseau électrique national et assurer la satisfaction des besoins nationaux et internationaux.
Afin d’atteindre une capacité de production nationale de 4 663 MW en 2030 avec 42% d’énergie renouvelable, les projets suivants sont prévus sur le réseau :
Singrobo (44 MW), Gribopopoli (112 MW)
Biovea (46 MW)
Azito IV : (TAG 179 MW et TAV 74 MW), Ciprel 5 : TAG (255 MW et TAV 135 MW)
Boutoubré (150 MW), Louga 1 (126 MW), Zégbéry (13 MW), Ferké (8 MW), Mankono (8 MW), Louga 2 (120 MW), Tiassalé (27 MW), Man (3 MW), Téhini (4 MW), Aboisso (6 MW)
Dix centrales d’une capacité totale de 265 MW
Sur la période 2021-2030, plusieurs projets sont prévus afin d’atteindre les objectifs techniques fixés.
Sur la période 2021-2030, un ensemble de projets ont été identifiés sur tout l’ensemble du pays en vue de renforcer le réseau de distribution. On note :
Sur la période 2021-2030, un ensemble de projets ont été identifiés sur tout l’ensemble du pays en vue de moderniser, de fiabiliser le système d’automatisme et de téléconduite du réseau électrique et ainsi assurer une flexibilité d’exploitation. On note :
A fin 2020, il reste à électrifier environ 1 657 localités. Ces localités non électrifiées sont majoritairement situées à moins de 5 km du réseau électrique et sont de petites tailles avec une population inférieure à 500 habitants. Les 1 657 localités sont prises en compte dans les nouveaux programmes en instruction (PROSER, PARIS, Banque Mondiale 2, etc) et seront mis en service d’ici fin 2022.
La poursuite de la mise en œuvre des projets devrait permettre la relance économique de la Côte d’Ivoire après 2020, d’assurer la sécurité énergétique du pays et d’atteindre l’objectif du mix électrique à l’horizon 2030 avec une part des énergies renouvelables (incluant la grande hydroélectricité) d’au moins 42% conformément aux engagements de la Côte d’Ivoire à la COP 21.
La capacité installée du parc de production de devrait passer à 4 663 MW en 2030 avec la mise en service des centrales thermiques à cycles combinés d’Azito IV (253 MW) et de Ciprel V (390 MW), de centrales hydrauliques (620 MW), de centrales solaires (370 MW), de centrales à biomasse (311 MW) et de centrales à charbon (700 MW).
La pointe nationale de consommation prévue en 2030 est de 2 608 MW.
Le transport et la répartition de toute l’énergie produite se fera à travers le réseau électrique Haute Tension qui lui aussi sera renforcé pour suivre l’évolution du parc de production électrique. En 2030, le système électrique comptera 88 postes haute tension (dont 33 postes 90 kV, 47 postes 225 kV et 8 postes 400 kV). Le réseau de distribution sera considérablement renforcé avec 765 départs HTA (396 à Abidjan et 369 à l’intérieur).
La Côte d’Ivoire est exportatrice net d’électricité vers le Ghana, le Burkina, le Bénin, le Togo et le Mali. Le niveau des exportations d’électricité va doubler et passera à 2 415 GWh.
Les besoins nationaux et à l’export en puissance sont satisfaits à la pointe de consommation en situation normale d’exploitation avec une marge d’exploitation moyenne d’environ 20%. En situation N-1, la marge d’exploitation moyenne est d’environ10% en l’absence de la plus grosse unité du parc de production.
Le nombre d’abonnés atteindra 5 740 967 en 2030, avec les taux de couverture et d’accès seront de 100% en 2030 et ce dès 2025 avec 8518 localités électrifiées.
La qualité de l’électricité fournie en Côte d’Ivoire sera améliorée en 2030 avec un Temps Moyen de Coupure (TMC) de moins de 5 heures et un objectif de rendement global en 2030 est de 85,9%.